Pierres précieuses à la rencontre du public

Publié le : 04 février 20206 mins de lecture

A Londres, seule est organisée la distribution du diamant brut. L’importance d’Anvers et de Tel-Aviv en tant que centres de taille diminue au profit de new York et de la région de Bombay (Surat), où environ 600 000 diamantaires façonnent 80% du nombre des diamants taillés dans le monde.

Rubis, Saphirs et Emeraudes

La faible production actuelle de rubis se limite pratiquement à la Thaïlande. Ils sont taillés et vendus à Bangkok. Les quelques rubis extraits d’Afrique sont directement expédiés après traitement thermique en Thaïlande, en Allemagne à Idar-Oberstein (Palatinat) et à Paris. Bangkok est aussi le principal centre de distribution du saphir, le plus souvent taillé sur place : les quintaux de saphirs australiens extraits annuellement, de même que les productions thaïlandaise et cambodgienne locale, y sont traités thermiquement avant taille, pour les rendre bleus. Les saphirs du Sri Lanka, de moins en moins négociés à Colombo, transitent de préférence par Bangkok, où les plus clairs sont traités thermiquement après taille.
De nombreuses émeraudes du Brésil et de Colombie, de même que la plupart des émeraudes de Zambie, sont expédiées en Inde, où elles sont taillées et gravées : Jaipur et Bombay dont deux centres actifs. Toutefois, Indiens et Colombiens ont de plus en plus tendance à venir directement démarcher auprès de leur client à New York, Anvers, Londres et Paris. La production de Dandawana, dans la région de Fort Victoria (Zimbabwe), peu importante, est vendue selon un système de vues analogue à celui du diamant.
Hong Kong, importante place marchande pour les pierres précieuses et fines tend à voir son influence décroître. Il est possible que son activité soit transférée sur Singapour.

Les pierres fines

En ce qui concerne les pierres fines, le grand marché en est l’Etat de Minas Gerais au Brésil, dans son ensemble, avec toutefois une activité plus forte en sa capitale, Belo Horizonte. Rio de Janeiro et Taipei (Taiwan) sont aussi des centres de distribution au négoce mondial.
L’approvisionnement des joailliers suit les lieux de création et de consommation. Du fait du marché américain (un tiers des achats mondiaux), New York est une place très importante, mais l’activité est également diffuse dans l’ensemble des Etats Unis, notamment à Los Angeles, San Francisco, Houston, Memphis.
En Europe, la place de Paris conserve son importance grâce à la Haute Joaillerie de France qui attire de nombreux étrangers ; sa spécialité est l’ajustage de petites pierres ainsi que les formes spéciales (coeurs navettes, pierres calibrés…) et les pierres gravées. Les activités de Londres et de Genève tendent à se transférer sur New York pour la distribution finale, car les grandes ventes de Christie’s et Sotheby ont aussi lieu maintenant à New York. En Italie, la vallée du Pô (Milan, Vicenza) conserve une importante activité traditionnelle grâce à la fabrication de bijouterie en or de 14 carats, ornée de pierres fines provenant surtout d’Idar-Oberstein.
En 1953, ce fut l’achat d’une pierre brute de 154,50 carats en provenance de l’Afrique du Sud, dont Harry Winston tira une poire de 62,05 carats, le Winston, cédé au roi d’Arabie Saoudite qui le lui rendit en 1960 ; il retailla alors le Winston à 61,80 carats pour l’apparier avec le diamant poire de 58,60 carats dit Louis XIV ; ces deux pierres, montées en boucles d’oreilles en 1953 pour Mme Eleanor Loder, furent finalement revendues en 1981 à Genève pour 7 300 000 dollars ; En 1972, il fit tailler l’un des plus gros diamants bruts jamais découverts, de 968,90 carats, en provenance de la mine Dimico en Sierra Leone ; l’Etoile de la Sierra Leone qui en fut tiré était une émeraude de 143,20 carats qui fut réduite à 35,52 carats afin d’obtenir un diamant pur et blanc exceptionnel.

En 1974, alors qu’il négociait avec Henri Oppenheimer, président du groupe De Beers, l’achat d’un lot de diamants bruts de 24 500 000 dollars, achat de brut jusqu’ici le plus important de l’histoire du diamant de joaillerie, réalisé en moins d’une minute, Winston demanda quelque chose pour adoucir le marché comme c’est d’usage : Oppenheimer sortit alors de sa poche un diamant brut de 180,80 carats et le fit rouler sur la table : Winston le saisit et dit simplement : « Merci .» Cinq diamants en furent tirés : le plus grand, une taille émeraude de 45,31 carats, fut baptisé pour la circonstance The Deal Sweetener (la sucrerie). Winston acheta aussi des diamants historiques comme la Briolette des Indes (90,38 carats, l’Oeil de l’Idole (70,20 carats) ou le très célèbre Diamant Bleu dit aussi Hope (45,52 carats) dont il devint propriétaire en avril 1949, avec un ensemble de 73 autres joyaux appartenant à Mrs MacLean décédée le 26 avril 1947 ; cet ensemble (dont l’Etoile du Sud de 15,28 carats retaillée ultérieurement à 14,37 carats, le MacLean de 31 carats) lui fut cédé pour un million de dollars. Il offrit le Hope à la Smithsonian Institution de Washington en 1958.

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